Comment progresser à la guitare quand on manque de temps ?Lorsque l’on pratique la guitare à titre de loisir, il est souvent difficile de trouver du temps libre pour pratiquer son instrument.

Des tas de priorités viennent interférer, qu’il s’agisse du boulot, de la famille, du ménage, du jardinage ou de toute autre obligation que notre style de vie nous impose.
Il est donc fréquent de ne pas pouvoir trouver plus de quelques minutes par jour pour jouer de la guitare.

Mais même s’il est difficile d’augmenter le temps que l’on peut accorder à la pratique de la guitare, il est possible de rendre ce temps plus efficace pour progresser petit à petit malgré la contrainte de temps.

Voici 7 astuces pour rendre votre travail de la guitare plus efficace…

1. Travaillez sans votre guitare

Il est possible de profiter de nombreux petits moments que l’on peut trouver dans sa journée, lorsque l’on fait la queue, que l’on est dans les embouteillages ou les transports en commun, et travailler sa guitare sans avoir son instrument sous la main.

Je ne rentrerai pas plus dans les détails ici parce que j’avais publié un article sur le sujet, intitulé Travaillez la guitare sans guitare, qui expliquait comment procéder pour rentabiliser ces moments perdus afin de progresser à la guitare.

2. Progression ou plaisir ? Définissez vos priorités

Je suis le premier à insister sur l’idée que le fait de prendre plaisir à jouer sur sa guitare, même lors des périodes d’apprentissage ou de travail technique, est une vraie priorité.

En effet, dès que l’on perd le plaisir de jouer, la motivation nous quitte presque aussitôt.
Du coup, la pratique instrumentale peut presque en devenir une corvée, ce qui à mon sens enlève tout l’intérêt de faire de la musique.

Ceci étant dit, ici, nous parlons d’un contexte dans lequel nous n’avons pas beaucoup de temps disponible.

Par conséquent, si vous misez tout sur le plaisir de jeu, vous risquez de favoriser ce que vous maîtrisez déjà, les accords, les rythmes ou les morceaux que vous connaissez déjà, de manière à ne pas sortir de votre zone de confort.

Or, c’est précisément lorsque l’on cherche à dépasser ses limites que l’on progresse, lorsque l’on se met en difficultés en tentant des choses que l’on ne maîtrise pas encore.

SI vous avez suffisamment de temps à accorder à la guitare, vous pouvez aisément combiner les deux, prendre plaisir et tenter de nouvelles choses.

Mais si vous temps libre est réduit, il va falloir définir vos priorités.

Voulez-vous simplement jouer et rejouer ce vous connaissez déjà, ou bien voulez-vous aller au-delà et progresser ?

Si vous souhaitez progresser, vous devrez alors peut-être faire un compromis sur le plaisir au profit du travail qui va favoriser votre progrès.
C’est un équilibre subtil à trouver, puisque le but est d’améliorer votre niveau tout en conservant la motivation et l’envie de jouer sur votre instrument.

Il est par exemple possible de définir qu’un jour sur deux vous travaillerez un exercice difficile pour vous, et le lendemain vous jouerez quelque chose de plus facile et motivant.

Bref, c’est à vous de repérer les limites de votre plaisir et de votre motivation pour progresser à la guitare en trouvant le meilleur compromis.

3. Etablissez un programme de travail

Si vous ne pouvez consacrer que 15 minutes par jour à la pratique de la guitare, il serait dommage d’en perdre 10 à réfléchir à ce que vous pourriez bien jouer ou travailler.

Le fait d’établir à l’avance un programme de travail permet alors de savoir quoi faire, dans quel ordre, dès le début de sa séance de travail, et donc de profiter au maximum de ces 15 minutes disponibles.

Ça ne signifie pas qu’il faut faire tous les jours la même chose.
Vous pouvez tout à fait prévoir de varier les exercices, les morceaux ou les styles selon les jours.

Plutôt que d’établir un programme de travail sur 2 jours ou sur 2 mois, une méthode intéressante consiste à planifier le travail simplement pour la semaine à venir.

Ainsi, ça permet d’équilibrer la variété des exercices sur plusieurs jours, tout en ayant la possibilité de modifier le programme régulièrement pour ne pas se lasser.

4. Faites en sorte que votre matériel soit prêt à l’emploi

Au même titre qu’il est utile de savoir quoi travailler pour ne pas perdre de temps, il est primordial de pouvoir se mettre en place et d’accéder à son instrument rapidement.

Lorsque c’est possible (en l’absence d’animaux ou de jeunes enfants), l’idéal est d’avoir sa guitare posée sur un stand, afin de l’avoir à portée de la main et ne pas avoir besoin de la sortir de son étui.

Il est donc important d’avoir un endroit où travailler en ayant sous la main tout ce dont on va avoir besoin :

  • La guitare (ça semble évident, mais ça signifie ne pas stocker sa guitare dans un endroit inaccessible).
  • L’accordeur ou le diapason.
  • Les médiators si on les utilise.
  • Le repose-pied si on s’en sert, notamment avec une guitare classique.
  • L’ampli si on utilise une guitare électrique.
  • Le capodastre, au besoin.
  • Les partitions, grilles d’accords ou autre documents utiles pour pratiquer ses exercices.
  • Eventuellement un pupitre ou de quoi poser ses partitions de manière à pouvoir les lire confortablement.

5. Evitez les interruptions

Lorsque l’on se lance dans une activité quelle qu’elle soit, il nous faut généralement un certain temps avant de pouvoir être dans le bon état d’esprit, d’être concentré, d’oublier ce qui s’est passé dans sa journée ou ce que l’on a à faire juste après.

Sachant donc qu’il est déjà difficile d’être disponible dans sa tête, il est important de faire en sorte de pouvoir se concentrer sur la pratique de la guitare sans être perturbé par des éléments extérieurs.

L’idéal est donc de rentrer dans sa « bulle guitaristique » en se coupant du reste du monde pendant les quelques minutes prévues à cet effet :

  • Eteignez votre téléphone.
  • Coupez votre messagerie, vos réseaux sociaux ou tout autre système d’alerte qui pourrait vous distraire.
  • Eteignez la télévision et la radio.
  • Expliquez à votre entourage, vos colocataires, vos enfants… que vous avez besoin qu’ils ne vous dérangent pas pendant les quelques minutes que vous consacrez à votre passion.

6. Concentrez-vous sur les difficultés spécifiques

Admettons que vous travailliez un passage de 30 secondes d’un morceau que vous aimez.

Dans l’ensemble, vous parvenez à le jouer correctement, à l’exception d’une partie spécifique de 5 secondes qui vous donne du fil à retordre.

Une pratique courante consiste à jouer le passage de 30 secondes 20 fois d’affilée dans l’espoir de mieux le maîtriser.

C’est une bonne habitude, puisque ça oblige à travailler le passage dans son ensemble et à favoriser la régularité et la fluidité.

Le problème, c’est qu’en l’espace de 10 minutes vous n’aurez joué que 20 fois la partie difficile, et ce ne sera probablement pas suffisant pour dépasser votre difficulté.

Il peut donc être plus profitable de vous concentrer sur cette difficulté, et par exemple de passer 5 minutes à jouer uniquement la partie difficile de 5 secondes.

Ainsi, en 5 minutes, vous aurez répété 60 fois cette partie, et il vous restera encore 5 minutes pour jouer 10 fois le passage de 30 secondes dans son ensemble.

A temps de travail équivalent, vous aurez finalement joué 70 fois le passage difficile au lieu de 20 fois, ce qui multiplie largement les chances de dépasser vos difficultés.

D’autre part, le fait de se concentrer sur une difficulté spécifique permet d’éviter de se laisser distraire par les autres particularités techniques du morceau.

7. Favorisez les exercices les plus « rentables »

Bien qu’il puisse parfois être profitable de se concentrer spécifiquement sur le positionnement des accords, ou sur la maîtrise du médiator par exemple, le fait de dissocier ces exercices ne permet pas vraiment de rentabiliser le temps disponible.

Imaginons que vous souhaitiez travailler un rythme un peu difficile pour vous.
Il serait possible de simplement étouffer les cordes avec la main gauche afin de vous concentrer uniquement sur le mouvement de la main droite pour mieux assimiler le rythme.

Le travail de la main droite sera efficace, mais vous auriez pu gagner en efficacité en positionnant les accords difficiles pour entraîner votre main gauche en même temps que la main droite.

Attention, je ne préconise pas de vouloir tout faire à la fois, au risque de ne rien assimiler.

Je prétends simplement qu’il y a de nombreux cas où nous pourrions nous permettre de travailler plusieurs éléments simultanément sans forcément nuire à l’efficacité de notre travail.

Ainsi, plutôt que de vous contenter de travailler le rythme spécifique d’un morceau, vous aurez aussi entraîné votre main gauche, et ce travail aura été bénéfique pour d’autres morceaux par la suite.

J’ai pris l’exemple du travail simultané de la main gauche et de la main droite, mais ce principe peut également s’appliquer au travail de plusieurs éléments complémentaires :

  • Travail technique / Travail théorique.
  • Travail du positionnement des accords / Travail de l’oreille pour identifier les sonorités de ces accords.
  • Travail de la vitesse du médiator / Travail de l’intensité des coups de médiator.
  • Travail d’un morceau / Travail de la régularité en se concentrant sur sa perception du tempo.

Et vous, quelles sont vos astuces pour progresser en ayant peu de temps libre ?