Et le petit doigt ?

Pour de nombreux guitaristes, l’utilisation du petit doigt est une hantise.
Il est plus petit que les autres, moins costaud, moins agile… tant de raisons de ne pas l’utiliser.

Et il est vrai qu’il est souvent possible de faire l’impasse du petit doigt en le remplaçant par l’un de ceux que l’on maîtrise mieux.

Mais dès que l’on va vouloir jouer des choses plus complexes, des phrases mélodiques plus rapides, des accords plus riches, on va se retrouver coincé par ce fameux petit doigt qui refuse de faire ce qu’on lui dit !

Le cercle vicieux

On sait que l’auriculaire, ou le « petit doigt », est naturellement moins fort que les autres.

Beaucoup de guitaristes font donc tout pour éviter de l’utiliser.

Or, ne pas l’utiliser est le meilleur moyen pour qu’il reste plus faible que les autres.
Et s’il reste plus faible on fera tout pour ne pas l’utiliser…
Donc il restera faible…
Donc on ne l’utilisera pas…

Pour sortir de ce cercle vicieux, il va falloir faire l’effort d’utiliser le petit doigt.

Un accident au bilan positif

Il y a quelques années, au cours d’un déménagement, mon annulaire gauche a pris un coup.
Ce choc que j’ai d’abord cru sans importance s’est finalement révélé être une fracture.
Résultat : j’ai du porter une attelle pour immobiliser l’annulaire durant presque 2 mois.

Je voudrais juste faire une parenthèse pour vous donner un conseil : portez systématiquement des gants lorsque vous bricolez ou effectuez des travaux de manutention.
Les 20 secondes perdues à enfiler une paire de gants sont un excellent investissement pour ne pas perdre des semaines, des mois, voire toute une vie à ne plus pouvoir utiliser ses doigts !

Fermons la parenthèse…

Pendant mes 2 mois de convalescence, j’ai continué à jouer de la guitare, à faire des répétitions et des concerts, et à enseigner la guitare.
C’était assez déstabilisant au début, parce qu’il n’est pas évident de se retrouver avec 3 doigts là où on a pris l’habitude d’en utiliser 4 !
Il m’a fallu apprendre à réadapter les doigtés.
A chaque fois que l’annulaire était utile, il fallait le remplacer par le petit doigt.
Sur les accords barrés à l’aide de l’annulaire, c’était encore le petit doigt qui devait apprendre à remplir ce rôle.
Bref, j’ai dû apprendre à utiliser le petit doigt comme s’il était mon annulaire.

Au bout de mes 2 longs mois d’handicap, j’ai enfin pu retrouver la mobilité de l’annulaire.
Il a petit à petit retrouvé sa fonction d’antan, mais c’est là que j’ai fait un constat surprenant…

Après avoir été contraint, pendant 2 mois, d’utiliser sans cesse le petit doigt, il était devenu aussi agile et aussi fort que l’annulaire.
Cette désagréable période de convalescence m’avait permis d’utiliser aussi librement mon petit doigt que mon annulaire.

Si j’ai pu, en 2 mois de pratique, accroître de manière considérable l’efficacité de mon petit doigt, vous pourrez en faire autant sans même avoir besoin de porter une attelle.
Il suffit de donner au petit doigt un rôle aussi important que celui que l’on attribue aux autres doigts.

Rompez le cercle en utilisant le petit doigt le plus souvent possible, même si ça semble moins naturel au départ, et il deviendra aussi agile que les autres.

Pour avoir accès à de nombreuses idées d’exercices utilisant le petit doigt de la main gauche, consultez le livre et les enregistrements en MP3 des 101 exercices techniques au médiator :

101 exercices techniques au médiator

Le livre vous permettra de développer les techniques d’aller-retour, de sweeping, de glissés, de liaisons (hammer-ons et pull-offs), de sauts de cordes, de ghost notes ainsi que l’agilité des doigts de la main gauche.