9 erreurs que font la plupart des guitaristes

Après avoir passé de nombreuses années à pratiquer la guitare, après avoir rencontré des centaines de guitaristes et eu des centaines d’élèves, il y a 9 erreurs que j’ai identifiées dans de très nombreux cas.

J’ai donc décidé, dans cet article, de détailler ces 9 erreurs que font la plupart des guitaristes durant certaines phases de leur apprentissage de la guitare.

Et ça ne concerne pas seulement les guitaristes débutants, je pense que tous les guitaristes (et je ne fais pas exception à la règle) tombent dans certains de ces pièges à un moment donné.

1. Douter de soi

Il s’agit probablement de l’erreur la plus répandue, notamment parmi les guitaristes débutants.

Ils estiment ne pas avoir une bonne oreille, ne pas avoir le sens du rythme, ils pensent ne pas avoir le don ou le talent nécessaire pour jouer un morceau ou tout simplement pour jouer de la guitare.

Pourtant, il n’existe aucun guitariste au monde qui ait réussi à maîtriser son instrument sans avoir passé des milliers d’heures à le pratiquer, à se tromper, à s’entraîner, à jouer de fausses notes, à ne pas jouer en rythme ou à douter de lui.

Il faut donc accepter que l’apprentissage de la guitare soit un parcours, parfois facile, parfois semé d’embûches, et prendre confiance en notre capacité à obtenir des résultats vraiment encourageants dans notre pratique de la guitare.

2. Trop intellectualiser

Il s’agit d’un problème qui ne pose pas à tous les guitaristes, mais qui revient souvent pour les personnes un peu cartésiennes, qui aiment comprendre et connaître le pourquoi de chaque chose.

Ce n’est pas une mauvaise habitude en-soi dans la mesure où comprendre ce que l’on fait et avoir une vision d’ensemble permet d’être plus efficace dans la pratique.

Le risque se présente lorsque cette tendance prend le dessus sur la pratique de l’instrument, et la théorie devient une fin en soi plutôt que d’être un outil.

Dans ce genre de situations, on passe plus de temps à chercher à comprendre comment jouer un accord qu’à s’entraîner pour réellement jouer cet accord.

Du coup, on rencontre des guitaristes qui connaissent tout sur tout, mais qui sont incapables de jouer quoi que ce soit.

Il faut donc remettre les choses à leur place et comprendre que l’approche intellectuelle de la guitare peut être un outil intéressant, mais ne pas perdre de vue l’objectif qui est de jouer de la guitare.

3. Espérer des résultats immédiats

Quel que soit le type d’activité, je pense que le fait de vouloir obtenir des résultats immédiats est un comportement typiquement humain et que nous sommes tous plus ou moins victimes de cette « maladie ».

La pratique de la guitare ne fait évidemment pas exception.

Il est très fréquent de pratiquer un exercice ou de travailler un morceau pendant des heures et d’avoir l’impression de stagner, aucun résultat ou aucun progrès ne se faisant sentir sur le moment.
Il s’agit évidemment d’une sensation très frustrante.

Mais il est aussi très fréquent de sentir des progrès aux moments où on s’y attend le moins, aux moments où on a la sensation de n’avoir rien fait pour obtenir ces résultats.
Curieusement, dans ce genre de cas, on en profite sans se poser de questions et on trouve ça presque normal alors que les phases de stagnation précédentes nous paraissaient injustes.

Donc même si on ne parvient pas toujours à établir une connexion directe entre les phases de travail et les progrès obtenus, il est important de prendre conscience que ce sont les efforts fournis une heure, un jour, un mois ou un an avant qui sont responsables des résultats que l’on observe.

4. Ne pas chercher à corriger ses erreurs

Bien qu’il ne soit pas très productif de se focaliser uniquement sur ses erreurs, en faire abstraction n’apporte pas de meilleurs résultats.

Une fois qu’ils ont compris qu’il faudrait un peu de temps avant de parvenir à positionner leurs accords ou à jouer un rythme correctement, certains guitaristes finissent par ne plus y accorder d’importance, au point de ne même plus avoir conscience de leurs erreurs.

On voit donc des guitaristes qui maîtrisent parfaitement leurs enchaînements d’accords mais qui ne se soucient pas du tout du rythme.
D’autres interprètent le rythme à la perfection, mais ne s’aperçoivent même plus qu’ils changent d’accord systématiquement en retard.

Les exemples sont nombreux, mais il n’est pas toujours évident de trouver le juste milieu entre un perfectionnisme excessif et un laisser-aller abusif.

Il est donc intéressant de temps en temps de demander un avis extérieur ou de s’enregistrer pour pouvoir prendre du recul sur sa pratique de la guitare et prendre conscience des points perfectibles.

Ça permet ainsi d’éviter de trainer certains défauts pendant des années.

5. Trop se disperser

Il est très positif de s’intéresser à de nombreux morceaux, à différentes techniques ou différents styles de musique.

Ça permet de multiplier ses influences pour développer un jeu de guitare plus riche et plus varié.

Mais parfois cette tendance permet aussi de fuir certaines difficultés ou certains points qui demanderaient un travail un peu plus assidu.

L’exemple type consiste à se dire : « tiens, je vais essayer de jouer le rythme de ce morceau ».
Puis après quelques essais non concluants : « non, je vais plutôt essayer de faire un solo en tapping ».
La travail du tapping demandant un peu plus de travail que prévu, l’objectif change de nouveau : « non, je vais jouer du reggae… non, ça ne sonne pas comme j’aimerais, alors je vais plutôt jouer de la bossa ».

Bref, après avoir touché à tout, on s’aperçoit qu’on ne maîtrise rien et que l’on n’est pas capable de jouer le moindre morceau, tous styles confondus.

Il est donc intéressant, tout en maintenant cette ouverture d’esprit musicale, de réussir à concentrer son attention sur des exercices ou des éléments importants avant de passer à autre chose.

Ainsi, le temps que l’on a passé pour parfaire sa maîtrise d’un rythme funk aura permis d’acquérir des compétences dont on pourra profiter lorsqu’on voudra un autre style.

6. Se focaliser sur la vitesse

Il s’agit là d’un phénomène extrêmement répandu : au même titre que la plupart des chanteurs veulent chanter aigu, la plupart des guitaristes veulent jouer vite.

Et effectivement, il est grisant de pouvoir enchaîner des accords ou des phrases de solo à la même vitesse que ses guitaristes favoris.

Mais le fait de se focaliser sur la vitesse a systématiquement l’effet négatif de nous détourner de toutes les autres choses importantes, comme la précision rythmique, la souplesse des mouvements, la fluidité des mélodies, l’intensité des notes, les nuances…

Or, il se trouve que travailler la vitesse est quelque chose qui prend du temps.
Donc plutôt que de se lamenter de ne pas parvenir à doubler sa vitesse du jour au lendemain, il est beaucoup plus intéressant de profiter de ce travail pour développer d’autres compétences guitaristiques, tout aussi importantes voire plus.

7. Voir la pratique de la guitare comme une compétition

Tous les guitaristes n’ont pas un état d’esprit compétitif, mais il faut être honnête, lorsque l’on croise un guitariste qui a un niveau proche du notre, on est tenté de se comparer à lui, de jauger quelles sont ses qualités et ses défauts, repérer ce qu’il fait mieux que nous, ou ce qu’il fait moins bien.

Bref, même sans en avoir conscience, on a souvent le réflexe de se mettre en compétition avec d’autres musiciens.

Or, cet état d’esprit a généralement tendance à nous détourner de ce qui est vraiment important.

La compétition peut être extrêmement positive dans notre pratique de la guitare, mais la seule compétition qui compte, c’est la compétition avec soi-même, pas avec les autres musiciens.

Ce n’est pas en voulant être meilleur que les autres qu’on devient un bon guitariste, c’est en voulant être meilleur que soi-même.

8.  Se prendre trop au sérieux

Le fait de prendre trop au sérieux la pratique de la guitare n ‘est pas un défaut qui s’applique à tous les guitaristes, ça dépend de la personnalité de chacun.

Mais certains guitaristes, sous le très respectable prétexte d’être consciencieux, travailleurs, appliqués, assidus ou disciplinés, finissent par considérer la pratique de la guitare comme un travail et à perdre de vu l’un des éléments les plus importants : le plaisir.

Même pour les guitaristes qui souhaitent en faire leur métier, on parle bien de « jouer » de la guitare, et lorsqu’on perd cette notion de jeu et de plaisir, c’est qu’on a pris une mauvaise voie.

9. Ne pas supporter la critique

Dès lors que l’on joue en présence d’autres personnes, qu’il s’agisse de ses amis, de sa famille, d’un public plus large, de musiciens avec lesquels on joue, ou même de son prof de guitare, on s’expose forcément à la critique et au jugement.

Selon la confiance que l’on a en nos compétences à la guitare, et selon la provenance de la critique, ce n’est pas toujours agréable à entendre, ou à observer lorsque la critique n’est pas verbalisée.

Mais au-delà de la blessure de notre amour-propre, plutôt que d’avoir peur ou de s’offusquer de la critique, il est intéressant de voir ça comme une opportunité de bénéficier d’un regard extérieur sur notre pratique
et de déceler des points perfectibles que nous n’aurions peut-être pas repérés de nous-mêmes.

Or, ce regard extérieur, aussi désagréable soit-il sur le moment, est aussi l’un des meilleurs moyens de franchir de nouvelles étapes dans notre pratique de la guitare.

Et vous, avez-vous déjà commis une de ces 9 erreurs ?